Par Champi-Haine
Jeudi 21 février 2013 à 19:05
Comme tous les jeudis matin, nous avons un cours d'atelier d'écriture que dirige S. Gallet, auteur de pièces de théâtre que je qualifierai comme des microcosmes de marginalités sociales. (Oui plein de mots pour faire genre, c'est cool). Aujourd'hui, nous avons baptiser ce cours d'atelier "filature" car il fallait suivre des gens pour s'imprégner un peu de leur démarche, de leur apparence et nous créer un petit monde autour d'eux, chercher de quelle "tribu" ils peuvent provenir. J'ai suivi 4 personnes enfin 4 groupes de personnes. 2 groupes ont pu m'apporter quelque chose à l'écriture. L'un me sert pour mon cours et l'autre que j'ai laissé de côté, j'ai envie de vous le faire partager.
"Un couple grisonnant. Le beau béret de Monsieur contraste avec les baskets usées de Madame. Il garde ses mains dans ses poches, tout comme moi. Elle porte des gants et laisse ses bras pendre le long de sa veste épaisse. Madame a le sens du pratique, Monsieur subit son esthétique. Ils marchent en synchrone, en tandem correctement accordé et je me surprends à imaginer qu'ils participent à ce monde parallèle des "amoureux éternels", que le temps grisaille et qui gardent leur même couleur conjugale, le même tempo de vie. Jamais ils ne se regardent, ils savent où ils vont. Je sais qu'ils parlent mais ils n'ont pas besoin de se voir, ils entendent leurs propres sourires dans leurs voix. Au feu, ils s'arrêtent comme un seul être, et repartent du même pied.
Madame rentre un tabac acheter le journal de Monsieur. Monsieur regarde des bijoux pour Madame. De quelle tribu sont-ils? De ceux qui s'aiment d'une tendresse infinie, celle qui accompagne jusqu'au bout de la santé. Je les perds lorsqu'ils pénètrent dans un laboratoire de biologie médicale. En face il y a un café, une maison de l'immobilier, un magasin de robe de mariées. J'entends quelqu'un soupirer 'La vie passe si vite!'.
C'est vrai que c'est une drôle de journée."