Par Champi-Haine

Samedi 26 décembre 2009 à 23:41

"Alors comme un enfant qui serait abandonné par celle qui l'a mis au monde, l'amour se transforme en haine.
L'aigreur et la haine deviennent alors les seules stimulation de l'existence."

L'Homme Inconnu
dans
Je tremble (1 et 2) de
Joël Pommerat

 Les paupières se sont fermées, j'ai écouté les souvenirs sortirent de la bouche de ma grand mère. Oui, du jour au lendemain, j'ai eu une haine, une haine en moi a proliféré parce que ma mère m'avait abandonnée. J'ai encaissé, j'ai levé les bras vers mon père du haut de mes 8 ans, du bas de ma douleur. J'ai voulu tout porter, mon frère, mon père, ma soeur déjà bien enfui dans les conneries. J'ai refusé l'illusion, mon frère est devenu fantôme, ma soeur a viré mauvaise gamine, incontrôlable, mon père vivant dans ce cocon protecteur que rien n'avait changé, il a voulu compenser en des milliers de cadeaux, de jouets. J'ai toujours dit "Non papa, ça ne la rammènera pas".
T'es devenue une mini-adulte, T'as voulu mettre des hauts talons pour atteindre la souffrance de la famille, tu t'es brisée les chevilles alors t'as rampé, t'as rien lâché. Aujourd'hui, ça te cisaille encore les joues.
 J'arrive pas à pardonner. J'arrive pas à lui pardonner. J'voudrais tant si tu savais maman, t'es tellement belle aujourd'hui avec ce nouveau rire que je ne t'avais jamais connu. Et papa, qui a rangé son orgueil et qui rit aussi, jaune, mais un peu moins, de toutes les couleurs. Qui trouve que je réfléchis trop, que j'ai été arraché à l'arbre de l'enfance trop tôt, et que je suis condamnée à avoir un cran de plus et un cran de moins que les autres. Un peu pourrie.
 
 Quand j'entends les souvenirs des gens que je connais, qu'aujourd'hui quand je souris, les gens ouvrent les yeux surpris. Que la sauvageonne depuis le lycée est moins violente, elle est sociable. Que j'ai changé. Il y avait juste des mecs qui s'étaient entichée d'une violence fragile, qui ont pris les coups jusqu'à qu'ils l'apprivoise. A moitié. Toujours sur ses gardes la louve. Toujours les crocs à vif. Non. Je change. Je range les couteaux. Je prends sur moi. Je souris parce qu'on communique mieux avec un sourire qu'avec le regard noir assassin.

2009
http://champi-haine.cowblog.fr/images/divers/photos/CIMG6632.jpg
Par Hasufel le Dimanche 27 décembre 2009 à 5:05
Tu sais, qu'il soit assassin ou pas, qu'il soit accompagné d'un sourire ou pas, moi j'aime bien ton regard.
"Deux billes noires pour un marquage au fer. Une sorte de paradis pour les yeux."
Par Fruchy le Dimanche 27 décembre 2009 à 23:44
Le sourire, c'est la seule chose qu'il te reste quand tu crois qu'il ne te reste plus rien. Personne n'est trop fatigué pour sourire, personne n'a trop d'orgueil pour en accepter un. Et oui, on communique mieux avec un sourire, parce que sourire, c'est donner à l'autre un souffle de joie gratuit. Un sourire n'en vaut jamais un autre. Chacun d'entre eux est unique.
Ne tire pas sur ton sourire France. Accepte-le, laisse-le se dessiner lui-même sur ton visage. Quand on dit d'un visage qu'il s'illumine, c'est pas forcément une métaphore.

"Sourire est la meilleure façon de montrer ses dents au destin."
 

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