"Alors comme un enfant qui serait abandonné par celle qui l'a mis au monde, l'amour se transforme en haine.
L'aigreur et la haine deviennent alors les seules stimulation de l'existence."
L'aigreur et la haine deviennent alors les seules stimulation de l'existence."
L'Homme Inconnu dans
Je tremble (1 et 2) de
Joël Pommerat
Les paupières se sont fermées, j'ai écouté les souvenirs sortirent de la bouche de ma grand mère. Oui, du jour au lendemain, j'ai eu une haine, une haine en moi a proliféré parce que ma mère m'avait abandonnée. J'ai encaissé, j'ai levé les bras vers mon père du haut de mes 8 ans, du bas de ma douleur. J'ai voulu tout porter, mon frère, mon père, ma soeur déjà bien enfui dans les conneries. J'ai refusé l'illusion, mon frère est devenu fantôme, ma soeur a viré mauvaise gamine, incontrôlable, mon père vivant dans ce cocon protecteur que rien n'avait changé, il a voulu compenser en des milliers de cadeaux, de jouets. J'ai toujours dit "Non papa, ça ne la rammènera pas".
T'es devenue une mini-adulte, T'as voulu mettre des hauts talons pour atteindre la souffrance de la famille, tu t'es brisée les chevilles alors t'as rampé, t'as rien lâché. Aujourd'hui, ça te cisaille encore les joues.
J'arrive pas à pardonner. J'arrive pas à lui pardonner. J'voudrais tant si tu savais maman, t'es tellement belle aujourd'hui avec ce nouveau rire que je ne t'avais jamais connu. Et papa, qui a rangé son orgueil et qui rit aussi, jaune, mais un peu moins, de toutes les couleurs. Qui trouve que je réfléchis trop, que j'ai été arraché à l'arbre de l'enfance trop tôt, et que je suis condamnée à avoir un cran de plus et un cran de moins que les autres. Un peu pourrie.
Quand j'entends les souvenirs des gens que je connais, qu'aujourd'hui quand je souris, les gens ouvrent les yeux surpris. Que la sauvageonne depuis le lycée est moins violente, elle est sociable. Que j'ai changé. Il y avait juste des mecs qui s'étaient entichée d'une violence fragile, qui ont pris les coups jusqu'à qu'ils l'apprivoise. A moitié. Toujours sur ses gardes la louve. Toujours les crocs à vif. Non. Je change. Je range les couteaux. Je prends sur moi. Je souris parce qu'on communique mieux avec un sourire qu'avec le regard noir assassin.
2009
T'es devenue une mini-adulte, T'as voulu mettre des hauts talons pour atteindre la souffrance de la famille, tu t'es brisée les chevilles alors t'as rampé, t'as rien lâché. Aujourd'hui, ça te cisaille encore les joues.
J'arrive pas à pardonner. J'arrive pas à lui pardonner. J'voudrais tant si tu savais maman, t'es tellement belle aujourd'hui avec ce nouveau rire que je ne t'avais jamais connu. Et papa, qui a rangé son orgueil et qui rit aussi, jaune, mais un peu moins, de toutes les couleurs. Qui trouve que je réfléchis trop, que j'ai été arraché à l'arbre de l'enfance trop tôt, et que je suis condamnée à avoir un cran de plus et un cran de moins que les autres. Un peu pourrie.
Quand j'entends les souvenirs des gens que je connais, qu'aujourd'hui quand je souris, les gens ouvrent les yeux surpris. Que la sauvageonne depuis le lycée est moins violente, elle est sociable. Que j'ai changé. Il y avait juste des mecs qui s'étaient entichée d'une violence fragile, qui ont pris les coups jusqu'à qu'ils l'apprivoise. A moitié. Toujours sur ses gardes la louve. Toujours les crocs à vif. Non. Je change. Je range les couteaux. Je prends sur moi. Je souris parce qu'on communique mieux avec un sourire qu'avec le regard noir assassin.
2009
"Deux billes noires pour un marquage au fer. Une sorte de paradis pour les yeux."