Champi-Haine

Je devrais aller dormir. Je rentre d'une soirée entre filles au champagne et aux pizzas. Y a que nous pour faire ça. Un espèce de fuck général. Une rupture violente et orgasmique pour chacune de nous. Et on riait fort. Et là. Je sens que je me noie dans mes larmes qui ne veulent pas sortir. Je secoue la tête, chasse les "black clouds" de mon esprit. L'impression de m'arracher le coeur avec conviction. La sensation que je fais la plus grosse connerie de ma vie nécessaire à l'avenir. Je me sens injuste. J'ai encore mes dossiers à envoyer. Faut pas que je me lâche. J'ai acheté des pots de peinture pour repeindre mes meubles. J'arrive pas à ranger les cartons. C'était une journée de plus en moins à faire, un chaos de moins en plus à surmonter.

Il me prend dans ses bras, il est encore humide d'une douche rapide. Baisers mouillés. Ca coule sur mon front, mes joues, mon cou. Je ne sais plus si c'est l'eau, ses larmes ou les miennes. "C'est juste triste, dommage, c'est la vie." Dernière journée. Resto Indien.
On mérite de s'aimer jusqu'au bout.

On va faire semblant, mais on va faire ça bien.

 C'est assez drôle de voir que je tourne en rond. Que je reviens toujours à la même case et que je suis toujours pas fichue de la gérer.

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Alors, du coup je suis en salle d'attente.
J'ai fini mes partiels, le 4 juin sera l'officialisation de trois années d'études, de rencontres, de travail, de vie.
Pendant ce temps, je plie ma vie en cartons. Je lis et j'écris.

 

 Je viens de voir la bande - annonce de "Les Reines du Ring", et je me dis que ce film là, faut pas que je le rate :P

Mine de rien, j'arrive près d'un carrefour.
Une nouvelle fin et un autre début à préparer. Un énième départ et un éternel retour. Des ultimes, douloureuses séparations et des retrouvailles.
Mine de crayon à l'appui sur les feuilles de brouillons pour les mines d'encres qui vont remplir les examens, les dossiers, les demandes.
Mine de chien, je retiens les larmes, les questions et les regrets injustifiés.
On est maître de sa propre vie, ou presque.

 

 Tu sais ce qui se passe à force de toujours penser aux autres, de ne jamais t'imaginer en pôle position dans n'importe quel contexte? Tu finis par juste ne plus savoir quoi faire quand tu sens ton coeur qui se comprime.
J'ai le coeur qui se serre, le corps entier, comme une éponge qu'on tourne et qui rend de l'eau. Je n'arrête plus de pleurer.

J'ai la fâcheuse tendance à m'éloigner de tout et tout le monde sans prévenir quand je suis d'une humeur de m***e. Quand je sais que je risque d'imploser et de tout renvoyer à la première personne venue. Je n'ai même pas la force de faire semblant.
Je me tais, je fais la gueule, je me mets à l'écart, je fixe le mur, j'écris, je suis sur mon portable à casser des briques plutôt que les c***lles.
Alors, je sais que ça fait enrager "injuste, pas cool, mal lunée, pas d'humeur, laisse la, quoi encore", j'entends tout et je retiens. Je conserve. Et je moisis.

Jusqu'à ce qu'on torde encore l'éponge.


M.A.J. (nocturne) : Mais ça, c'était sans compter sur Fleur qui toque toujours légèrement à la porte et qui en entendant les pleurs, glisse un coeur par l'interstice, tout doux. C'était sans compter les mouchoirs silencieux signés "Fleur, Chouette et Chaton". C'était sans compter les compréhensions tendres et discrètes de Fruchy. C'était sans compter "Le Club des Sosies éponges".
J'oublie souvent que même si on est seul, on l'est souvent ensemble.