Parfois je me demande quand est-ce que tout à déraper. Comment je me suis retrouvée là en pleine nuit à demander à l'aide parce que je ne trouvais plus le bout du tunnel. Je n'aime pas ça en général, me retourner et regarder d'où je viens, qui j'ai fais souffrir, qui j'ai fais rire. Et je rentre dans l'inutile et éternel mélodrame du "et si?".
Quelle connerie d'avoir foutu une conscience et une capacité de rétrospective au genre humain, qui plus est, complètement détraquée dans la gent féminine âgée de 13 à 25 ans..
Tout ce que je voulais, de base, c'était dormir. Et je me retrouve encore là, plantée devant mon pc, à écrire sur ce blog (qui a 5 ans..). 5 ans. Cela doit faire à peu près, un peu plus je crois, que je le connais, qu'il fait partie de ma vie. C'est lui qui est la cause de tous mes articles en général. Et c'est le seul qui répond encore à mes appels insomniaques irrationnels depuis 6 ans. ... Bref, passons.
J'arrive même pas à comprendre ce besoin que j'ai de réfléchir à voix haute, dans toute la sphère Internet. Y a des gens pour me lire? Y a des gens qui lisent réellement tout ça?
C'est quoi cette illusion d'intimité avec le blogueur... Et c'est quoi ce désir egocentré d'étaler ses petits problèmes au grand jour, enfin, essentiellement à l'élite qui a de quoi se payer l'ordi, l'accès Internet, et le temps de "surfer" hein. On est quand même bien une génération de frustrés. Le Zap-Zap, le "lis moi", "ajoute moi", "follow me", "aime moi" : REGARDE MOI. Une génération qui ne se sent pas existée, qui ne se sent pas vivre, qui ne va plus chercher l'autre, elle l'interpelle et tente de séduire cet autrui qu'elle ne connaît pas et au fond, qu'elle n'a pas envie de connaître. On s'interesse peu au monde qui nous entoure, on veut en être le centre, et ce n'est pas pareil.
Je pense à A, ma Nono-chan, qui à force de vouloir se montrer au monde, s'est rendu invisible et intouchable. Je crois qu'elle a grandi, je crois que l'isolement du regard des autres la ramener dans notre réalite. Dire que j'ai été en colère contre elle, je pensais que c'était à cause de cette provoc' d'ado, mais non, c'est parce que j'étais inquiète de la voir entamer un combat perdu d'avance. Et aussi parce qu'elle avait les couilles de le faire, et pas moi. Et pourtant, ce courage s'est transformé en lâcheté lorsqu'elle a refusé de se regarder dans le miroir, pour voir qu'elle avait perdu pied. Et on l'avait perdue avec. Je prie -et c'est pas souvent, c'est bien que j'ai pas trouvé autre chose- pour qu'elle continue à remonter la pente. Et surtout, que ce qu'elle trouvera en haut de sa remontée ne soit pas une nouvelle chute.
J'arrive plus à me sentir normale, bien, dans le droit chemin, en "accord" avec moi-même. J'ai hâte de me réveiller.
Dessin: Champi-Haine by Nono-Chan