"Mais ce n'est pas tout. Je dois vous parler de moi, maintenant. Je vous ai dit que le désarroi [...] avait, à la longue disparu. Et c'est vrai. Cependant, je n'ai pas pu m'y habituer tout à fait. Encore aujourd'hui, je ne sais ce qui me brise le plus : le chagrin de ses départs, la joie de ses retours.
Quand il part, je mets des mois à rassembler mes pensées autour de ce vide, à tempérer les battements de mon coeur dans le noir.
Quand il revient, c'est pour ruiner ce frêle équilibre auquel j'étais -si laborieusement- parvenue."
Extrait de Isabelle Bruges de Christian Bobin.